mardi 29 janvier 2008

Dis moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es

Bonjour a tous, troisième post. J'hésite encore, vous parlez de moi ou vous parlez des américains.
Ma personne peut bien attendre alors je vais vous parler des américains (du moins des quelques Californiens que je connais) et de leurs habitudes alimentaires. Pour commencer je vous confesse que mes idées ne sont pas encore très claires sur le sujet et donc les contradictions seront nombreuses.

Tout d'abord pourquoi aborder ce sujet ? J'habite avec deux vegetariennes qui ont un rapport tres etudie avec la nourriture. Tout d'abord elles sont vegetariennes classiques.
Apres viennent les plus hardcores, les "vegans" (prononcez veegan). Au début je ne comprenais pas qui ils etaient, ca sonne plutot extraterrestre vous conviendrez. Alors les vegans ce sont en fait les vegetaliens: donc pas de viandes, de poissons, de vêtements en cuir (comme les vegetariens) mais aussi pas d'oeuf, de lait ou tout ce qui provient d'un animal. Apres j'ai decouvert qu'il y avait plus hardcore: les "raw food". En plus de se priver d'un tas de bonnes choses, ils refusent de les cuire. C'est plus naturel, c'est ca l'argument. Il parait qu'ils sont en bonne sante (je demande a voir quand meme). Mais l'anecdote est revelatrice, ici on est ce qu'on mange au sens premier du terme. Je vous explique.
Pour se distancier de ce que mange la majorite des americains mes collocataires mangent toutes sortes de choses qui sont introuvables chez nous. Majoritairement des legumes et fruits importes d'asie ou d'amerique centrale. C'est a mille lieues de ce que je connais que vous seriez bien incapable de dire que c'est bon (parce que c'est bizarre) ou que c'est mauvais (pour la meme raison). C'est juste different.

Ce que je comprends c'est qu'on affiche sa personalite a travers son regime alimentaire comme on le ferait avec ses vetements. On affiche ses tendances politiques (vegan, etc), son hygiene de vie (low fat, super carbo hydrat, etc) et encore bien d'autres choses que je n'ai surement pas encore bien cernes. Vous voulez acheter n'importe quoi, vous devez prendre des decisions, faire des choix. Du lait, choisissez entre 5 a 10 sortes de lait (les frigos sont kilometriques), du sel: 5 sortes, de sucre: 2 ou 3 sortes. Bien sur ce choix existe par chez nous, la biere par exemple mais pas sur tous les articles. Du coup je mets 3 fois plus de temps pour faire mes courses mais comme mon super marche reste ouvert 'around the clock' on ne me met jamais dehors.

Une grande confusion regne dans mon esprit. Sur cet aspect de la nourriture, c'est sur il y a une profonde difference entre le vieux et le nouveau continent.

dimanche 20 janvier 2008

To settle down

Le deuxieme post, la deuxieme semaine. On essaie de prendre
des bonnes habitudes meme si je suis un peu anxieux a l'idee
d'ecrire ce deuxieme post. J'ai maintenant des complexes par
rapport au premier. Vous imaginez bien qu'on ne trouve pas
un portefeuille chaque semaine.

Cette semaine ci je l'ai pas vu passe. Vendredi je pensais
qu'on etait mercredi. Mais qu'est-ce que j'ai foutu de ma
semaine? J'ai ete noye dans ma naissance administrative,
bancaire, citoyenne mais je commence a voir la fin du
tunnel. Ils sont tres efficace mais je ne comprends pas la
moitie des papiers que je signe, chaque formulaire vient
avec sa notice explicative (tous les droits dont vous etes
dechus et les obligations auxquelles vous vous engagez). A
la banque j'ai toujours rien compris, mais j'apprendrai.
Maintenant j'ai un beau carnet de cheques Looney Tunes. Et
oui le cheque est courant ici. Mon prefere c'est le cheque
bugs bunny, celui-la je le reserve pour les grandes
occasions. Vous vous dites: "C'est surement des factices,
il a rien compris!". Et bien non puisque le cheque beep beep
a deja ete utilise pour me verser mon salaire. J'etais
bouche bee (c'est comme ca qu'on ecrit bee ??? surement pas
c'est beaucoup trop anglo-saxon comme syntaxe) devant la
secretaire hilare.

L'assurance rapatriation & evacuation medicale. Dedans
on vous explique ce que vous retouchez en cas de perte d'un
membre. Alors les deux mains c'est 10,000$, les deux pieds
aussi, une main et un pied aussi (choississez donc) par
contre un doigt et un pouce de la meme main c'est 2,500$.
Les chiens! C'est decide, je resterai entier pas meme un
orteil.

Je remarque que malgre les deux mois passes ici il y a
presque un an, j'ai encore beaucoup de surprises. Une de mes
collocataires fait un signe de croix quand elle prend sa
voiture. Je me suis retrouve a un barbecue (je sais c'est
janvier mais bon c'est la californie quand meme) ou deux
americains parlaient mieux le flamand que n'importe quel
wallon (peut-etre que Leterme a raison finalement).

Sinon c'est decide je me donne un mois pour demenager plus
pres de UCLA. "Commute is a bitch" ce qui veut dire que
c'est un penible de faire la navette (entre 2 et 3 heures
tous les jours). J'ai un deja le collocataire qui va avec le
nouveau logement. Au menu des rejouissances a venir, le
demenagement, le permis californien, la voiture ... ouf ...
allez courage Pierre tout le monde t'envie. C'est vrai
mais c'est tellement de se plaindre ...

dimanche 13 janvier 2008

Le retour (un peu long mais ca vaut la peine)

Avec ce premier post j'espere etre a la hauteur de vos
attentes et je sais qu'elles sont nombreuses. Ne trainons
pas en longueur les preliminaires et allons directement au
coeur du propos.

Samedi je retrouvais les joies de la bicyclette, cheveux au
vent, 20C au soleil, janvier en Californie. Je me dirige la
pedale ferme et vigoureuse vers Hollywood. Flaner a Sunset
Blvd, Hollywood Blvd voila mon but. Alors que je roule a
tout allure, je me rends compte que je viens d'ecraser un
porte feuille. J'hesite une seconde ... passer mon chemin,
non. Je ramasse l'objet. Je l'examine un peu, rien
d'extraordinairem: 17 dollars et des papiers. Bon je
l'enfourne dans mon sac, je remonte en selle et je continue
ma promenade vers Hollywood.

En chemin je m'interroge sur l'attitude que je vais adopter.
Je pourrais vite aller acheter une voiture avec les cartes
de credit. Je pourrais le rendre a la police comme un
citoyen modele (je suis ici en toute legalite mais je n'ai
pas trop envie d'aller leur rendre visite, Simon tu
m'excuseras). Je me suis decide, je rendrai le portefeuille
en main propre.

Dimanche matin, je me leve. Les idees en place je repense au
portefeuille et commence a fouiller son contenu pour essayer
le localiser son propritaire. Interessant, une business
card me dit que le type travaille au Bervely Hills Hotel
(tres connu a Los Angeles). J'appelle, une voix feminine me
dit qu'il commence a travailler a 15 heures. J'irai
directement au Beverly Hills Hotel et remettre l'objet
egare. J'arrive a l'hotel, un valet me demande "How may I
help you sir ?". Je sors le cezame (la business card) et on
me montre poliment l'entree tandis qu'un valet s'occupe
d'aller parker mon velo (comme si c'etait un hummer
ridicule). J'arrive dans le lobby (je vous fais baver, la
classe a l'etat pure, j'en etais presque gene) je m'addresse
a la reception, on fait appeler Ted (c'est son nom) qui est
assistant manager. Il me sert un bon "Have I ever had the
pleasure to meet you before Mister Ganty ?". Je lui dis que
j'ai trouver son portefeuille et que je viens lui remettre.
Il est vraiment ravi. Il me demande comment il peut me
remercier si je veux boire quelque chose. Comme un bon
wallon je lui dis timidement d'accord que je prendrais bien
une biere (la gaffe Pierre tu pouvais pas faire un peu mieux
non! Une biere ? Au Beverly Hills Hotel ... je me dis que
c'est avant garde pour me consoler). Assis a la terrasse du
bar de l'hotel, le gars m'explique qu'il a fait le plein en
telephonant et encore une troisieme chose et qu'il a pose
son portefeuille sur le toit. La suite vous connaissez. Il
realise de plus en plus qu'il a vraiment eu de la chance
avec moi (et moi avec lui). Il me demande si je veux
quelque chose d'autre, un dessert, un lunch, de l'argent!!!
Waoaw. Bon je suis encore un peu gene je prends un dessert.
Le type quitte la table pour retourner travailler. Je reste
seul avec ma biere et mon dessert qui vient d'arriver.
J'attaque ... apres un instant je regarde autour de moi et
... la vache Jean Reno a la table d'a cote. La vache Jean
Reno. Le vrai! Bon on se concentre avoir l'air que c'est
tout a fait banal. Il est aussi banal que moi, sauf que je
suis en train de sourir tout seul a la table. Bon je
termine le dessert, je profite du cadre, je reflechis un
peu. Je me dis que le gars avait tellement l'air content que
je pourrais bien pousser un peu. Je redemande apres lui a
la reception, il arrive je lui dis que je pars mais que j'ai
une derniere faveur a lui demander.

Je lui demande a pouvoir voir la chambre de Jean Reno, il
s'offusque, me menace, appelle la police et je finis a
guantanamo d'ou je vous demande de m'aider a receuillir un
million de dollars pour ma caution. Bon, non c'est pas ca.
La, je mens. On recommence avec la verite.

Je demande au gars si je ne peux pas voir un peu l'hotel,
une chambre, un petit quelque chose quoi. "Pas de
problemes" et nous voici a arpenter tout l'hotel. Il me
fait voir une suite (pas trop chere, 700 dollars la nuit
pour un paradis) putain le classe de chez classe, j'en ai
deja plein les yeux. Je vous passe le polo lounge, la salle
de reception, le centre de terasso locale, la presentation a
chaque employe ("c'est un gentil jeune homme qui vient me
rapporter le portefeuille que j'ai perdu") et on finit a
discuter sur la terrasse d'une chambre. Sunset blvd, coucher
de soleil. Je lui explique un peu ce que je fais ici, post
doc UCLA et tout ca. Il me propose encore de l'argent, me
demande si je veux de l'aide. J'explique que je suis un
grand garcon que je vais bien. Il arrive enfin avec une
proposition plus interessante: si je reserve a l'hotel je
passe par lui j'aurais un rabais, c'est promis. Je vous
confie que j'adore les hotels. La proposition me rejouit et
j'imagine qu'elle rejouit aussi la jeune et belle Mara qui
lit ce post depuis le Portugal.

Bon j'espere pouvoir faire d'autres post du meme niveau (ca
va etre dur quand meme). Je quitte l'hotel. Waoaoaw!