mercredi 21 mars 2007

Le vilain

Voilà que je commence vraiment à vous délaisser. Je m'en veux ce n'est
pas bien. La fin du voyage approchant je tente de m'acquitter de tous
mes devoirs. Professionnels avant tout et ils ne manquent pas d'ici à
la fin du mois. L'événement majeur de ces derniers jours c'est que
j'ai soufflé mes vingt-sept bougies. C'était samedi dernier. (Pour
les retardataires c'est trop tard ils ont déjà perdu toute mon estime
:-). J'ai improvisé un barbecue (vous savez que j'excelle dans cette
discipline) dimanche après-midi dans ma villa californienne. Une fois
passé le stress du "ah tous des salauds ces américains! tout le monde
me dit qu'il vient et personne se pointe" j'ai pu apprécié la fête à
sa juste valeur. Plein de gens à priori sans rien en commun, tous
ensemble derrière le grill: un régal.

Comme la maison s'ennuyait un peu elle a décidé de prendre des
nouveaux colocataires. Deux brésiliennes: Luciana et Gio. Ne dites
rien je sais ce que vous pensez. Si, si je sais! Mais "ce n'est pas ce
que vous pensez". Une est en vacances et l'autre étudie la production
musicale. Non non vraiment! Comme c'est tout récent je ne vais pas
brodé inutilement. Et puis je sens l'atmosphère se charger.

Avec le printemps l'idée du retour a fleuri. J'ai sorti de sa
pochette le billet d'avion. Je commence à faire des listes sans fin
des choses à faire avant mon départ. Chaque jour ce que j'avais prévu
de faire ne se fait pas et de nouvelles choses viennent se rajouter à
la liste. Quoi de plus normal ? Aujourd'hui j'ai lu que les
bordéliques sont plus productifs que les organisés parce que ces
derniers dépensent toute leur énergie à rester ce qu'ils sont tandis
que les premiers arrivent à leur fins en mettant un coup
d'accélérateur de temps en temps.

Avec tout le temps qu'on passe ensemble à travailler, j'ai développé
un certain mépris pour mon portable. Il me suit partout. Il fonctionne
toujours parfaitement sans broncher. Et je me sers de lui matin, midi
et soir. Il est agaçant! Voilà la dispute qui éclate. Bon je vous
laisse et je vous dis à bientôt, pour de vrai cette fois!

dimanche 4 mars 2007

Goonies

Je me rends compte que mes récits se font de plus en plus rares. Les
excuses sont faites pour s'en servir alors je ne me retiens pas.

Tout d'abord c'est la faute de mon agenda: il a tendance à se remplir
de plus en plus (cinéma, resto, ballades en vélo, etc). Aussi j'ai la
maison pour moi tout seul depuis une dizaine de jours et je minimise
le temps que j'y passe.

Vivre sans voitures à Los Angeles c'est parfois dur. Jeudi je décide
d'aller voir un classique du cinéma dans le flambant neuf Billy Wilder
theater de l'université. C'est juste sur le trajet en bus entre chez
moi et le campus. La séance est à 19h30 c'est parfait pour reprendre
le bus en sortant de là. Avant le film il est prévu de diffuser des
courts métrages mais certains sont annulés, tant mieux, on ira plus
vite à l'essentiel.

Mais non! Après la diffusion d'un court métrage s'en suit toute un
série d'interventions et de débats (ça ressemblait un peu à l'Actor
Studio). C'était intéressant. Isabella Rosellini (papa Roberto maman
Ingrid Bergman) a longuement tenu le crachoir mais comme elle était
drôle avec de bonnes anecdotes concernant ses parents ça passait tout
seul. Il est 21h, on fait une pause (pour les dédicaces et autres
mondanités) et on passe (enfin) au film. 21h30 ça commence enfin,
c'est Stromboli de Rossellini. Ça dure moins de deux heures mais ça me
parait interminable. Ingrid Bergman pleure tout le temps que dure le
film, elle est très malheureuse parce qu'elle a marié un italien (qui
ne le serait pas :-). Ça m'ennuie un peu mais je ne veux pas renoncer
et quitter la salle brutalement (aussi parce que j'ai plein de voisins
à faire lever). Le film terminé, je sors de la salle et cours à
l'arrêt du bus, il est 23h00, plus de bus avant bien longtemps. Comme
je boude un peu je renonce à attendre au chaud les 40 minutes qui me
séparent d'un siège douillet et je décide de rentrer à pied. Trois ou
quatre miles me séparent de chez moi. C'est long, très long surtout
avec un portable, quelques articles scientifiques et une BD de 600
pages à transporter avec soi. Je vais dormir en boudant après m'être
enfilé trois tartines de beurre de cacahouètes.

Samedi je vais Downtown rejoindre quelques connaissances. Le temps est
superbe et l'après midi s'avère être très agréable. Tellement que je
décide de rester jusqu'au dernier bus qui me permet de rentrer. Ici il
n'est plus question d'user la semelle de mes chaussures je suis à 16
miles (en kilomètres ça fait encore plus) de chez moi. J'arrive à
l'arrêt et j'attends désespérément seul ... le bus n'arrive pas. Je
boude encore plus que jeudi. Je pourrais bien chercher une solution
alternative (d'autres bus circulent toute la nuit, reste à trouver par
où ils passent) mais c'est celui-là que je voulais prendre. Je suis
très énervé. Je me décide pour un taxi. Le marché des taxis est dominé
par les russes vous le saviez? J'en ai un très sympa qui me fera la
conversation tout le trajet. Je me calme un peu même si la note va
être salée à l'arrivée! Fourty bucks (environ 30 Eur). Mais bon sans
quelques galères un séjour n'est jamais réussi.

Abstractions faites de ces petits incidents j'ai découvert plein de
nouvelles choses: le vieux chinatown au centre ville, little tokyo.
J'ai mangé du poisson tout le dimanche et j'irai bien en vacances là
bas. Aussi j'ai fait des resto vraiment pas mal du tout: un mexicain,
un chinois et des sushi au japonais. Mais ce que je retiens le plus
c'est cette séance de cinéma vendredi soir à minuit. Au programme les
Goonies, en cinémascope. Je trouve que l'idée de programmer les
Goonies à minuit relève du genie. Souvenez-vous: Choco, Cynok, Data et
ses inventions, les fratelli. Après enquêtes seul 4 personnes dans la
salle n'ont jamais vu film. Le public chahute un peu, c'est bon
enfant. Tonnerre d'applaudissements quand Choco fait le
bouffi-bouffon. Ça me rappelle ma jeunesse en Wallonie, une vrai
meringue de Proust.

lundi 26 février 2007

Roman photo

Avec mon presque bac+10 je n'ai mis qu'un mois pour brancher mon appareil photo sur mon ordi et après quelques essais je suis enfin parvenu à afficher des photos dans ce blog.
Elles ne parlent pas beaucoup mais le paysage est moins morne. J'ai pas fait énormément de photos en un mois, à peine 30. Mais je me rattraperai.

Après le poids des mots, le choc ... bon ça va j'arrête. Comme m'a dit un jour mon amis journaliste de CanalZ les bons articles de presse fuient les formules toutes faites. Je ne suis pas journaliste (mon orthographe en atteste, n'est-ce pas chère mère ?) mais je fais de mon mieux.

A gauche l'italien dont je vous parlais et ensuite my colleague and his girlfriend.
C'était vendredi passé lors d'une grande promenade à une centaine de cyclistes. En selle !!!



Samedi, je débarque downtown pour une séance de rattrapage. A repasser: chinatown et
les festivités du nouvel an chinois qui vont bon train! C'est l'effet de la mondialisation, quel que soit l'évènement populaire, une miss sur un char ça donne du panache aux festivités. Il paraît que c'est importer de Belgique. J'ai quand même pu voir une pointure: le maire de Los Angeles.



Pendant qu'outre atlantique on perpétue la tradition doménicale du rôti de dindonneau (c'est familial vous pouvez pas comprendre) je me tape en guise de repas de midi c'est tiercé de cookie: cassonade, beurre de cacaouète et pépite de chocolat. Un peu lourd mais accompagné du jerricanne de lait à 30 cents ça passe tout seul.


lundi 19 février 2007

You're so cute!

En Belgique, le sujet de toute les discussions c'est la météo tout le
monde en parle. Ici on n'en parle jamais, à Los Angeles il fait beau
toute l'année. C'en est presque déprimant, n'est-ce pas ? Je rédige
depuis ma terrasse, à l'ombre parce qu'au soleil c'est trop dur. Bon
ça va j'ai compris, j'aperçois déjà les levées de boubliers. D'accord
j'arrête. Mais quand même ...

Samedi je décide donc d'aller rendre visite aux tout puissants qui
décident de ce que nous regarderons sur les petits et grands écrans.
Sans la moindre carte ou le moindre guide bien sur parce que Pierre
déteste le guide du routard sait toujours tout mieux que tout le
monde, vous le savez.

Mon vélo installé dans le porte-vélo du bus (Enghien tu adorerais) je
refais le trajet de la veille (j'étais sorti avec un italien rencontré
quelques jours plus tôt). Dans le bus mon attention est toujours
focalisée sur les passagers, toujours un spectacle plein de surprises.
Voilà le meilleur. Le bus s'arrêtent les passagers embarquent et
parmis eux une très grandes et très fortes afro-américaines. Très
vulgaire aussi avec une jupe kaki très courte (et le string très
coloré qui dépasse sans discrétion) et un dessus qui doit faire
beaucoup d'efforts pour couvrir l'entièreté de sa poitrine. Beaucoup
de chair apparante ... et la cerise sur le gateau un cigartte éteinte
plantée dans la commissure des lèvres. Le bus est à moitié remplis
mais comme on va toujours s'asseoir près des passagers les plus beaux
c'est tout naturellement en face de moi qu'elle vient se poser (les
sièges sont le long de la parois dans le sens de la marche). Je ne
sais pas trop où regarder mais c'est sur je ne peux pas la louper.
Elle gigotte dans tous les sens. Elle manipule divers objets sans but
précis. Mon regard croise le sien, elle va parler ... elle me dit très
sensuellement "Oh you're so cute!". J'ai bien entendu, je ne rêve pas!
J'aurais naturellement préféré qu'elle ne soit pas du même sexe que le
mien mais l'évidence était là. Depuis le début.

Faut prendre les choses du bon côté, comme me l'ont dit mes
colocataires: "Un compliment ça fait toujours plaisir peu importe de
qui ça vient!". Je suis d'accord!

Conclusion j'ai finalement acheté un guide! Je veux bien me faire être
le coceluche des transsexuels de Los Angeles mais longer Hollywood
boulevard sur 5 miles alors que je cherche après ça non!

lundi 12 février 2007

Ce que mes yeux voient

En un peu plus de 10 jours, voici les observations de la partie
anthropologique de mon cerveau:
  1. manque d'intimité dans les commodités publiques: c'est comme dans
    les productions hollywoodiennes, quand vous êtes debout on voit votre
    tête et quand on est assis on voit votre pantalon et vos mollets.
    C'est un professeur français qui me l'avait fait remarquer l'année
    passée lorsque j'étais en Caroline du sud. Par contre, j'ai pas vu de
    madame pipi (ça me manque). La craintes d'une pluie de moqueries
    m'empêche de leur avouer notre coutume nationale.
  2. tout le monde porte le sourire hollywood. Je n'ai pas vu une
    personne qui n'ait pas les dents parfaitement alignées et blanches
    immaculées sauf peut-être ce vieux japonais dans le bus. Je me demande
    ce qu'on pense de moi quand je souris. Vaut mieux pas y penser. C'est
    probablement un signe de richesse et de bonne santé. Pour nous c'est
    tout différent, quand on pense que notre premier ministre est la
    vitrine des bienfaits du remboursement des soins dentaires! Je me pose
    quelques questions.
  3. le port de la ceinture (au pantalon) est inexistant. On en trouve
    dans les magasin mais je n'ai vu personne en porter. Je n'ai obtenu
    aucun explications, c'est peut-être la dernière mode.
  4. le tout ou rien. Sur le campus on trouve des très nombreuses
    façons de manger on peut manger aussi bien des crasses dans des
    emballages en polyester que de la nourriture bio avec de la vaisselle
    100% recyclable fabriquée à partir de pomme de terre. Comme tout
    ici, c'est une question de choix.
  5. sur le campus. Il m'a fallu du temps avant de réaliser mais les
    étudiants asiatiques constituent la majorité de la population
    estudiantine. Je ne fais pas encore la différence entre les coréens et
    les thaïlandais mais j'y travaille avec l'aide de mes collègues dont
    certains sont du soleil levant. On peut pratiquer sa religion en toute
    liberté sur le campus. Tous les soirs il y a des musulmans qui prient
    à coté du bâtiment de mathématiques (je sais où est la Mecque
    maintenant). J'imagine déjà le scandale auprès des "libres
    exaministes" si tel pratique avait lieu sur Paul Héger. J'ai aussi vu
    un juif religieux sur une trottinette filant à tout allure. FFFffffff!
  6. les endroits que j'ai visité sont très sûrs. T'inquiète pas maman!
    Dans le sud de la ville par contre le discours est différent.
    Regardez plutôt le nombre de décès par semaine.
  7. l'affichage publicitaire est asexué. Pas une femme en
    sous-vêtement pour H&M ou pour Carrefour. Pas un slogan du genre, "le
    couple idéal" accompagnant une machine à laver flanquée d'une
    ménagère. Rien. Émancipation féminine ou puritanisme? Je ne tranche
    pas mais c'est sûr que les européens sont moins inhibés pour faire des
    allusions à la chose!
Je m'arrête ici mais je vous laisse m'imaginer confronter à toutes ces
situations. Ca m'amuse beaucoup en tout cas.

PS: J'ai vu le gouverneur Schwarzenegger dans une émission politique
et dans Twins (un chef d'oeuvre) avec Danny de vito. Le tout dans la même
soirée, excellent.

vendredi 9 février 2007

Installation

J'ai changé de maison. J'ai quitté la 'Animal House' (un des premiers
college movie) pour me retrouver en compagnie de Jen & Jennifer un
miles plus au nord. La première est actrice et elle a indiqué son nom
sur tous ce qu'elle possède dans le frigo. De Chigaco, elle vient
passer des auditions à Los Angeles que son agent lui à trouver. Ca
marche pas encore de trop pour elle. La seconde ressemble à Amélie
Mauresmo en plus épais. Elle est arrivée il y quinze minutes et là
elle dort et surtout elle ronfle comme un homme.

Cette semaine est plutôt orientée boulot (je suis quand même là pour
ça). Ce matin je donnais un séminaire et cet après-midi j'étais à
downtown Los Angeles avec mon vélo et un collègue pour éprouver le
concept 'Art Bike Tour'. Au point de rendez-vous: mon collègue et moi.
Après une demi-heure on est quatre (le deux-roues est à ses tout début
à Los Angeles) on décide de commencer le tour. On enchaînent les
galerie d'arts les unes après les autres. On voit plein de trucs
rigolos (on s'exclame d'un 'Look at this one, it's so cool!' ou 'it's
so weird'). Comme on est que 4 et que les américains sont très
sociables on commence à discuter. Shane travaille pour la realTV (il
fait l'édition de génériques si j'ai bien saisi), Katherine joue dans
un groupe et est actrice. Lui il doit travailler dur toute l'année,
elle en revanche il lui suffit de travailler pour Hollywood entre 5 et
10 jours pour subvenir à ses besoins pendant un an. Écoeurant n'est-ce
pas ? Downtown ça fonctionne sur le même principe que le reste de Los
Angeles: personne en rue, tout le monde dans sa voiture sauf qu'il y a
plein de gratte-ciels partout et un peu plus de SDF qu'ailleurs.
L'architecture est impressionnante. J'y retourne ce week-end et je
vous raconte.

Après le bike tour, Katherine nous propose d'aller dans une fête
organisée par des cyclistes (il nous a fallu peu de temps pour
pénétrer le milieu de la bicyclette à L.A.). Après quelques miles sur
nos machines on arrive à la fête. On y projette des films de
Bollywood et on mange à l'oeil. Très sympa. Je discute avec un
italien. Ca me fait plaisir de rencontrer un européen et surtout de
frimer un peu dans la langue de Dante. Ca n'impressionne absolument
personne tellement c'est commun ici.

dimanche 4 février 2007

Premiers pas

Vendredi en fin de journée sortie prévue hors de la zone de
confinement dans laquelle je suis depuis mon arrivée. Après une
séance de cinéma relaxante (Borat, très drôle) je me dirige vers mon
chez moi. Malgré que mes collègues soient très sympathiques
je ne compte pas trop sur eux pour me faire découvrir la 'nightlife'
de Los Angeles. C'est donc sur mes colocataires que mes attentes
reposent. Il est 23 heures tout le monde est assis devant le télé et
joue à la console. Passionnant! Ca commence à bouillir à l'intérieur:
je ne peux pas passer mon vendredi soir enfermé. Je lance donc
discrètement "Who wants to go out for a beer or something ?". Un
colocataire me répond qu'il sort ce soir à West Hollywood et qu'il
"would be glad if I could come". On part donc et ... pas moyen de me
souvenir de son prénom. Je suis obligé de demander. Pas grave.

Premier pas, le cliché absolu du bar américain. Serveuses blondes en
chapeau de cow-boy, short et t-shirt (beaucoup) trop petit. A peine
entré elles vous font des signes (genre: je te connais toi? non?).
Habile stratégie commerciale. Y'a pas à dire ils sont fort pour
vendre. Mon colocataire a rendez-vous avec deux asiatiques. On boit
un verre et on discute tous les quatre. J'ai du mal à parler
et à comprendre avec tout ce bruit. En plus je suis encore sorti avec ce
symbole fort de mon appartenance au continent européen: ma grosse
veste. Naturellement les vestiaires sont inexistants. On décide de
changer d'endroit. Je mentionne mes talents de danseur hip-hop. On va
en discothèque hip-hop. Faut que j'assure!

Changement de décor c'est super branché. Tellement que le gars de
l'entrée n'est pas trop d'accord pour nous faire entrer. La grosse
veste sans doutes. Mon colocataire (Paul, maintenant je ne peux plus
oublier) décide de lui graisser la patte avec quelques dollars. Ca
marche. J'arrive à impressionner mes 3 compagnons avec les quelques pas
que je maîtrise. Quatre heures du matin: un bon hamburger dans un
décors années 50 et chacun rentre chez soi. On reprend la route avec
mon colocataire. Une première sortie au delà de mes attentes.


Samedi. Aujourd'hui je vais voir l'océan pacifique. À Venice Beach .
J'irai en vélo. Sur la carte c'est trois centimètres mais je dois bien
faire 8-10 km pour y arriver. J'ai pas du tout l'habitude mais j'y arrive.
Le temps est magnifique, la grosse veste est restée sur son cintre.
Comme attendu à Venice Beach on voit de tout.
Le plus émouvant: une star déchue des jeux olympiques de 1984
qui mendie à coté de photographies attestant de sa gloire passée.
C'est la plage, y'a donc pas grand chose à faire mais je suis très
content d'être là. On se balade mon vélo et moi. On s'entend bien.


Je discute une bonne partie de la soirée avec Chris un de mes
colocataires. On parle des américains. Je lui déballe les clichés
qu'on a sur eux en Europe. Je n'arrive pas à le vexer, tant mieux.
Chris est manager d'artistes, certains sont un peu connus mais pas trop
quand même sinon il n'habiterait pas là. J'ai dormis quatre heures et
pédalé certainement 20km, il est 21 heures je m'écroule.


Dimanche. Visite au Getty Center de Los Angeles (www.getty.edu): un
complexe culturel dans les hauteurs de la ville. C'est tout blanc et
il y a plein de soleil. J'adore l'architecture des lieux mais je rêve
d'avoir des lunettes de soleil. On a un panorama hallucinant sur Los
Angeles et la baie de Santa Monica. A l'horizon on voit encore des
gratte-ciels. C'est comment le pluriel de gratte-ciel ?

samedi 3 février 2007

Le voilà


Je l'avais annoncé avec fracas. Je me devais donc de tenir ma
promesse.

Ca fait maintenant quatre jours que je suis à Los Angeles. Depuis mon arrivée je n'ai fait que travailler. Jusqu'à hier je ne connaissais rien d'autre qu'un petit morceau du campus de l'université, le trajet en bus depuis la maison où je loge et la maison où je vis.

J'ai l'impression d'être sur mars. On a survolé la ville pendant plus de vingt minutes avant d'y attérir. Je débarque avec comme seule indication "I have a white van with a snowball on the antenna". Quand j'y pense, je suis un peu inconscient quand même. Je suis finalement arrivé à bon port. Pour l'instant j'habite dans une maison qui
transpirent les colocataires. Après trois jours j'en avais rencontré
huit: des coréens, des indiens, des mexicains (je suis pas tout à fait
sûr) et évidemment des américains. On ne sait jamais exactement qui
fait quoi. C'est comme ça ici. Je peux quand même vous dire qu'il y a
un manager d'artiste que se fait piquer ses poulains par le manager de
Britney Spears. L'américain typique: didactique et propre sur lui. Et
un commercial qui travaille à Beverly Hills (un autre américain
typique: fêtard et un peu grossier).

La ville est tentaculaire. A pied on ne va nulle part. Il n'y a
presque personne en rue; tout le monde est au volant. Mais vous le
saviez surement. Je me suis balladé à pied mais c'est pas très gai.
On croise seulement ceux qui montent ou descendent de leur voiture.
C'est comme ça et pas autrement ici. J'ai donc décidé de m'adapter
au plus vite. Le remède passera pour un placebo mais j'ai maintenant
une bicyclette. A moi la Californie!



Première chevauchée dans quelques heures pour me rendre à Venice
beach. J'espère croiser plein de specimens très bizarre qui font des
choses absurdes. Le bain ne mer n'est pas encore possible mais ça
viendra.

Tout le monde se ballade en tongue sur le campus. Je suis le seul qui
porte une grosse veste d'hiver bien chaude. Je me dis souvent que j'ai
trop l'air d'un Européen. Ca se voit; c'est sûr. Les américains
n'arrêtent pas de me parler partout où je vais mais je pense que les
américains parlent tout le temps à tout le monde.